Le Prieuré de Paradou
Créé aux alentours de 1180, le prieuré du Deffès, ancien nom du Prieuré de Paradou, est une fondation de l’Ordre de Grandmont, fondé par St Étienne de Muret en Limousin, près d’Ambazac vers 1076.

Alors que les autres prieurés se spécialisent dans la production artistique de vitrail et d’orfèvrerie, le prieuré du Deffès va s’orienter vers une destination plus intellectuelle : La communauté sera composée de professeurs à qui l’on va confier les novices de toute la région pour terminer leurs études.
C’est ainsi que ce lieu va marquer l’histoire des deux premiers papes d’Avignon : Clément V et Jean XXII.

Clément V
Le jeune moine d’origine gascon Bertrand de Goth, futur Clément V, viendra achever ses études au Prieuré du Deffès.
Il deviendra évêque de Saint Bertrand de Comminge puis archevêque de Bordeaux avant d’accéder au pontificat en 1305.
Il demeure célèbre dans l’histoire de par la condamnation de l’Ordre des Templiers sous la pression du roi de France Philippe le Bel ainsi que par son attachement à son pays natal et ses proches. Il aurait d’ailleurs financé l’embelissement de l’actuel prieuré de Paradou
Jean XXII
Jacques Duèze, originaire d’une famille bourgeoise de Cahors aurait été en son jeune temps (cela reste à prouver) prieur au Prieuré de Déffès avant de devenir évêque d’Avignon. Il accèdera au trône pontifical en 1316.
Ce pape marquera le Prieuré de Paradou, car il promulgue une bulle pontificale en 1317 pour réformer l’Ordre et réunir notamment au prieuré du Deffès les celles de Sainte-Rose et de Riberolles.

L'histoire du Prieuré de Paradou
Ruiné par la Guerre de Cent Ans et abandonné par les quatre moines qui restent et qui se réfugieront à Agen, ce qui reste du prieuré est racheté vers le milieu du XVIe siècle et transformé en demeure seigneuriale d’été par Monsieur Jules de Vaurs, Consul protestant de la ville d’Agen. Celui-ci, charmé par le lieu, lui donnera le nom de Prieuré de Paradou ; Paradou signifiant Paradis en occitan.
Les archives manquent pour les dates précises de cette installation, celles-ci ayant été brulées durant les guerres de religions qui ont ravagé la région.
Très ami avec le futur Henri IV qui avait installé sa cour à Nérac après le massacre de la Saint-Barthélemy, on pense que Monsieur de Vaurs a très probablement accueilli le futur roi Henri lV : Preuve en est, un petit médaillon de terre cuite retrouvé dans une alcôve de la tour qui représente le Bon Roi de profil et qui a été authentifié comme contemporain de cette époque.

N’oublions pas que Marguerite de Valois, la fameuse Reine Margot, a été une bienfaitrice pour la chapelle royale de Notre-Dame-de-Bon-Encontre qui a précédé la basilique actuelle.
Ce lieu marquera tellement la famille de Vaurs que la fille du fondateur, Anne, se fera appelée Dame de Paradou et que sa petite fille, Marguerite de Vergonzanne, dame d’honneur de la reine Anne d’Autriche, obtiendra du roi l’anoblissement du lieu en 1653 faisant du Prieuré de Paradou un Château.
Après diverses successions et modernisée au XVIIIe siècle par le percement de grandes fenÍtres, la propriété tombera quelque peu en désuétude et sera peu fréquentée. Elle sera finalement vendue en 1917 par Madame la marquise de Traversay.

En 1917, la famille Delbuquet, grande famille de pépiniériste agenais, étant plus intéressée par les hectares de vignes que par la demeure délabrée, fera du Prieuré de Paradou une ferme viticole pilote pour restaurer une grande partie du vignoble français ravagé par la crise du phylloxéra. En effet, ils auront la perspicacité d’aller chercher des plants de vigne résistants à ce champignon en Amérique du Sud et réussiront l’implantation des fameux plants franco-américains qui permettront de sauver la production viticole française. C’est pour vanter les mérites de la famille Delbuguet que le Paradou recevra la visite du chef de l’Etat, le Maréchal Pétain, le 30 Aout 1941.
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